J'écris aux gens qui m'ont marqué d'une façon ou d'une autre au cours de ma vie et à qui j'ai au moins une chose à dire. Je ne souhaite pas nécessairement reprendre contact, mais simplement fermer des parenthèses. Si je ne libère pas ces idées, je continuerai à l'occasion de penser à ce que j'aurais voulu dire, et le fait de continuer d'y penser après tant d'années, avouons-le, c'est une perte de temps.

jeudi 20 septembre 2012

Pas pour tes jolies jambes

Bonjour B,

Je me souviens que durant les jours qui ont suivi ton arrivée [...], tu as attiré l'attention de bien des jeunes hommes au sein du centre d'appels. Ce fut d'autant plus manifeste que tu en as rapidement été entourée, plusieurs choisissant comme par hasard de changer de place pour se rapprocher. Tu l'avais assurément remarqué, non? Et bien sûr, j'ai joué le jeu.

Je dis que «j'ai joué le jeu» parce que j'admets avoir été surtout intéressé par ta désorientation totale à Montréal et amusé par ta peur du métro, qui, je dois dire, m'amuse encore aujourd'hui. C'est pourquoi je t'ai maladroitement proposé que nous allions voir la ville ensemble. J'aime la ville et je trouvais que c'était une excellente occasion pour moi de la montrer à quelqu'un.

C'est aussi pourquoi j'ai encore plus maladroitement essayé de t'expliquer, peu après, que ma proposition avait été faite justement parce que tu représentais une occasion rêvée de faire un tour de ville, et non pas dans le cadre de ce jeu auquel les gars s'adonnent quand une nouvelle fille arrive : vouloir s'en approcher par tous les moyens possibles pour des motifs parfois douteux.

Je ne me prétends pas plus sage qu'un autre, et c'est un jeu que je connais très bien. Au départ, j'ai été aussi prévisible que les autres. Mais par la suite, mon offre est venue de mon intérêt pour la ville plutôt que pour tes jolies jambes.

Tu sais, je me demande même si tu te souviens que je t'aie proposé cette excursion. Si oui, j'espère que ce qui précède a eu le mérite de clarifier mon intention de départ, sans pour autant nier que tu sois une bien charmante personne.

Je te souhaite une bonne vie, chère. Et si tu ne comprends pas trop pourquoi j'ai pris la peine de t'écrire aujourd'hui, dis-toi que ce n'est pas très clair de mon côté non plus. C'est tout ce qui me restait à dire.

Bonne journée!

A.

1 commentaire:

  1. Je crois que ça mérite définitivement son blogue. C'est très intéressant ! La tête que feront ces personnes en recevant ces e-missives... Grâce à toi, je viens d'inventer un mot.

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